Homme qui pense avoir des idées reçues mais réalise que les informations sont fausses

Énergies renouvelables et panneaux solaires : 6 idées reçues passées au crible

Photo de Emma Belasco

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Dernière mise à jour : 4 septembre 2025
Temps de lecture : 5 minutes
Sommaire
  1. Les factures d'électricité ont-elles doublé en 10 ans ?
  2. Les énergies renouvelables font-elles flamber les factures ?
  3. Le soutien public aux énergies renouvelables explose-t-il en 2025 ?
  4. La France produit-elle plus d'électricité qu'elle n'en consomme ?
  5. Faut-il arrêter le développement des énergies renouvelables ?
  6. Le black-out espagnol a-t-il été causé par un excès d'énergie solaire ?

Factures qui flambent, polémiques et débats houleux, les panneaux solaires sont accusés de tous les maux et sur les réseaux sociaux comme dans les médias, les énergies vertes font débat. Mais entre rumeurs et réalité, où se situe la vérité ?

La Commission de régulation de l'énergie a publié le 1er septembre 2025 une analyse qui fait le tri dans les idées reçues. Nous avons décortiqué ces données officielles pour vous donner enfin les vrais chiffres derrière ces polémiques qui agitent la France.

Résumé

La version courte

  • Les factures d’électricité ont grimpé de 20 % en 10 ans, loin du doublement annoncé.
  • La hausse vient surtout de la crise énergétique de 2022-2023, pas des renouvelables.
  • L'État investit 6,9 milliards d'euros en 2025 dans les renouvelables, un montant stable depuis 2020.
  • La France exporte massivement son électricité mais doit continuer à développer les énergies vertes pour anticiper la hausse future de consommation.
  • Le black-out espagnol d'avril 2025 n'est pas dû aux panneaux solaires selon l'enquête officielle.
Facture d'électricité française avec calculatrice

1. Les factures d'électricité ont-elles doublé en 10 ans ?

L'idée reçue : Depuis 2015, nos factures d'électricité auraient doublé, étranglant financièrement les ménages français.

Les faits : Faux. Les factures ont augmenté, c'est indéniable, mais pas autant qu'on le prétend. La CRE a calculé précisément cette évolution : +20% sur dix ans en euros constants (c'est-à-dire en tenant compte de l'inflation). Cette hausse concerne 6 foyers sur 10 en France (20,2 millions de clients fin 2024). Une augmentation qui pèse sur le budget familial, certes, mais qui reste bien loin du doublement annoncé.

2. Les énergies renouvelables font-elles flamber les factures ?

L'idée reçue : Le soutien à l'installation de panneaux solaires et éoliennes coûterait une fortune aux consommateurs et serait la cause principale de l'inflation des factures électriques.

billet d'euros qui flambe

Les faits : C'est faux. Le soutien public aux énergies renouvelables n'apparaît pas directement sur votre facture d'électricité. Votre facture se décompose en trois parties : la fourniture d'électricité (40%), l'utilisation des réseaux (29%) et les taxes (31%).

Le vrai coupable ? La crise énergétique de 2022-2023, avec la flambée des prix et les problèmes techniques sur nos centrales nucléaires. Ironie du sort : les énergies renouvelables tendent plutôt à faire baisser les prix de gros grâce à leurs coûts marginaux très faibles. L'autoconsommation solaire illustre parfaitement cette logique : une fois les panneaux installés, l'électricité produite ne coûte pratiquement rien.

3. Le soutien public aux énergies renouvelables explose-t-il en 2025 ?

L'idée reçue : Chaque éolienne ou panneau solaire installé ponctionnerait automatiquement l'argent public, creusant un peu plus les déficits.

Les faits : Techniquement vrai mais trompeur. Certes, l'État investit massivement : 6,9 milliards d'euros prévus en 2025 contre 6,4 milliards en 2020. Mais cette progression de 500 millions sur cinq ans reste modeste (2%). Aussi, ce mécanisme peut rapporter gros quand les prix de l'électricité flambent. Pendant la crise énergétique de 2022-2023, surprise : les renouvelables ont alimenté les caisses publiques de 5,5 milliards d'euros !

De plus, des alternatives au financement public émergent, comme les PPA (Power Purchase Agreements), un contrat entre un producteur d'énergie renouvelable (un grand parc solaire, par exemple) et une entreprise qui en est un gros consommateur (une usine ou un data center).

L'équation n'est donc pas si simple : public aujourd'hui ne signifie pas public pour toujours.

techniciens sur un toit

4. La France produit-elle plus d'électricité qu'elle n'en consomme ?

L'idée reçue : Avec toute cette production électrique, la France serait largement autosuffisante et exporterait massivement.

Les faits : Vrai pour 2024, et c'est même un carton plein. La France produit désormais bien plus qu'elle ne consomme, grâce à un mix équilibré : le nucléaire en tête, complété par les barrages et les énergies renouvelables. Le résultat concret ? Nous vendons notre surplus aux voisins européens, rapportant plus de 5 milliards d'euros à l'économie nationale. Une belle revanche. Cette performance confirme le retour de la France comme grand fournisseur énergétique de l'Europe !

5. Faut-il arrêter le développement des énergies renouvelables puisque la France produit suffisamment ?

Panneaux solaires et borne de recharge

L'idée reçue : Puisque la France exporte de l'électricité, à quoi bon continuer à installer des panneaux solaires et des éoliennes ?

Les faits : C'est une erreur de calcul ! Derrière le bilan positif de 2024 se cache une réalité mouvante : l'électricité ne se stocke pas et la demande varie énormément selon les heures et les saisons. Il faut tenir les pics de consommation hivernaux quand tous les radiateurs tournent à fond.

Il y a deux ans à peine, nos centrales nucléaires avaient des ennuis techniques, la sécheresse paralysait les barrages, et nous achetions de l'électricité hors de prix au lieu d'en vendre. Surtout, nos besoins électriques vont grimper en flèche dans le futur : voitures électriques, pompes à chaleur, data centers... Les nouveaux réacteurs nucléaires français ne seront opérationnels qu'en 2038. D'ici là, seules les énergies renouvelables peuvent combler l'écart avec des délais de construction bien plus courts.

6. Le black-out espagnol a-t-il été causé par un excès d'énergie solaire ?

L'idée reçue : L'incident du 28 avril 2025 en Espagne prouverait que les panneaux solaires peuvent faire disjoncter le réseau électrique quand ils produisent trop.

Les faits : Faux, et l'enquête officielle est formelle. Les autorités espagnoles ont publié leur rapport : les énergies renouvelables ne sont pas responsables du black-out du 28 avril. L'incident résulte d'une série de dysfonctionnements techniques qui ont créé des surtensions incontrôlables sur le réseau. Rien à voir avec un supposé "trop-plein" de production solaire. Une enquête européenne confirmera à l’automne 2025, mais côté Madrid, le verdict est clair : le solaire est blanchi de cette affaire qui a pourtant alimenté bien des fantasmes.

Face à toutes ces idées reçues, une chose est sûre : les panneaux solaires restent un investissement d'avenir pour réduire vos factures et contribuer à l'indépendance énergétique de la France. Panneauxsolaires.fr vous met en relation gratuitement avec jusqu'à 4 installateurs qualifiés dans votre région. Comparez les offres, posez vos questions et trouvez la solution adaptée à votre situation.

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Source des données : Commission de régulation de l'énergie - Débats sur l'énergie : démêler le vrai du faux

Questions fréquentes sur la consommation énergétique du numérique

La 5G et les data centers, est-ce que ça consomme vraiment tant d'électricité ?

C'est le paradoxe du numérique ! D'un côté, la 5G est plus efficace que la 4G - elle consomme moins pour transmettre la même quantité de données. Mais de l'autre, on utilise nos téléphones bien plus qu'avant. Résultat : la facture énergétique grimpe. Pour les data centers, imaginez : un seul de ces géants consomme autant qu'une ville moyenne de 50 000 habitants ! Mais rassurez-vous, les entreprises du secteur travaillent dur pour réduire cette consommation.

Le stockage par batterie résout-il l'intermittence du solaire ?

C'est l'objectif et les progrès sont encourageants ! Les batteries actuelles restent chères pour une autonomie de quelques heures, mais leur prix diminue de 15% par an. Dans une décennie, stocker l'énergie solaire de jour pour la consommer la nuit deviendra accessible à tous. En attendant, le réseau électrique compense déjà ces variations. Découvrez pourquoi il est judicieux d'investir dans l'autoconsommation avec batterie.

Quelle est la part actuelle du solaire dans la production électrique française ?

En 2024, l'énergie solaire représente 5,2% de la consommation électrique française avec une puissance installée de 25,3 GW fin 2024. La croissance est impressionnante : 5 GW supplémentaires ont été raccordés en 2024 contre 3,4 GW en 2023. Cette progression place la France au 4ème rang européen, mais il reste encore beaucoup de potentiel à exploiter pour atteindre les objectifs de transition énergétique. Retrouvez tous les chiffres détaillés du photovoltaïque français dans notre article L’énergie photovoltaïque en France : les chiffres clés.